B B boutic La pêche du brochet, du sandre et des autres carnassiers d’eau douce, en plan d’eau comme en rivière offre des possibilités presque infinies et demande un matériel de pêche technique et approprié.
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81 - L'AGOUT
les bons coins de peche dans le tarn
agout

Les chansonnettes de l’Agout
Nous avons rencontré sur les berges de l’Agout, un bien sympathique personnage qui fêtera bientôt ses 80 printemps. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il grille, Serge Imbert est chaque jour à la pêche. Sa bonne humeur et ses chansons d’antan nous ont enchantés le temps d’une pêche de saison.

Nous avions prévu avec José Léopardi et Bernard Malars de réaliser une pêche de fritures dans l’Agout. Un troisième homme s’est joint à nous au dernier moment et j’avoue que Serge Imbert a égaillé cette après-midi de manière inattendue.

Bonjour Serge, comment allez-vous ?
Bonjour Daniel. J’ai bientôt 80 ans et je pêche depuis l’âge de 6 ans.
Je suis venu ici au moment de ma retraite, mais je suis natif de Nogent sur Marne. J’ai donc commencé ma carrière de pêcheur en pêchant les gardons sous les tonnelles.
Et d’entamer une (première) chanson :
« Ah le p’tit vin blanc, qu’on boit sous les tonnelles, quand les filles sont belles, du côté de Nogent ».

J’ai deux passions dans ma pratique de la pêche.
Deux techniques d’ailleurs totalement opposées et qui s’adressent à des cyprins distincts : la carpe au aux graines (*) est la première, le gardon à la pâte est la seconde.
Ceci varie suivant les saisons, la météo et l’humeur du poisson.
jose
José Léopradi pêchera au feeder

Il est vrai que la retraite a cela de bon : je fais ce que j’ai envie quand je le décide.
J’ai assez bossé et appliqué les directives de mes chefs, pour aujourd’hui être mon propre patron. « Vive la retraite ! » ajoute-t-il l’œil pétillant de malice.
Et aussitôt il entonne :
 « le travail c’est la santé,
ne rien faire, c’est la conserver,
les prisonniers du boulot
ne font pas de vieux os »


Nous sommes sur les berges de l’Agout et la rivière est relativement lente, peu profonde, entre 1 m et 1,50 mètre et sa largeur d’environ 30 mètres.
Je m’attarde auprès de ce « vieux monsieur » qui s’installe « tranquillou ».

Sa ligne est en 8/°°, équipée d’un flotteur boule de 0,60 g.
Son siège est une caisse à pêche en bois qui date déjà un peu, mais il est comme un roi sur son trône et il respire la bonne humeur.
Vous me faites peine avec tout votre bardas !
Ma caisse, une gaule de 2,50 mètres, une cuvette pour mettre mon amorce (purée mousseline et lait en poudre) et ce petit sac pour caser mon « petit fourbis», cela suffit bien.

Je suis léger, léger comme un oiseau… 
« Fais comme l’oiseau,
Ça vit d’air pur et d’eau fraîche un oiseau,
D’un peu de chasse et de pêche…
La la la la la... rien ne l’empêche l’oiseau…
La la la… l’oiseau d’aller plus haut… »
La la la la la... rien ne l’empêche l’oiseau…
La la la… l’oiseau d’aller plus haut… »

Je regarde très intéressé sa préparation pour cette pêche de gardons.Pour les gardons, j’amorce à chaque coulée une petite boulette.
Je lui demande la composition de sa pâte qu’il place sur une bague surmontée d’une coupelle grosse comme une pièce de 2 €.
  • des flocons de pommes de terre
  • quelques gouttes de caramel
  • une noisette de beurre
Par contre il faut remettre une boulette à l’hameçon (n°22 tige longue) à chaque coulée, mais c’est rapide dès que l’on a le coup de main

Et joignant le discours à la parole, Serge lance une petite boulette d’amorce dans laquelle il a mélangé des petites pâtes cuites (des plombs de chez Casino),  peu serrée, grosse comme une noisette puis il place sa ligne, dans le nuage à 2 mètres de la berge (flotteur bouteille de 0,60 g à antenne en balsa).
La hauteur de pêche est d’environ 80 cm.
Il laisse partir sa ligne en retenant légèrement et c’est immédiatement la touche : un joli gardon s’est pendu.
Bernard et José rigolent franchement :
« Ca ne durera pas, attends que nous soyons installés.
Serge s’en moque et c’est exactement lorsqu’il  remonte sa ligne qu’une libellule vient s’embrocher sur l’hameçon nu.
Eclats de rire général…
Ce « bonhomme » me fascine, je m’installe derrière lui et je l’observe : j’en oublie de pêcher. Sa bonne humeur est contagieuse et il suffit de lancer une vieille rengaine pour qu’aussitôt il enchaîne.
Me souvenant des complaintes d’antan que chantaient nos anciens dans les fêtes de famille, reprises par Patrick Bruel voici quelques temps, je lance de temps à autre une ritournelle qu’il attrape au passage et qu’il poursuit jusqu’à la fin de la chanson.
Il les connaît toutes par cœur !
« Viens poupoule, viens poupoule, viens !
Quand j'entends des chansons,
 Ça me rend tout polisson…
Ah !
Viens poupoule, viens poupoule, viens !
Souviens-toi que c'est comme ça, Que je suis devenu papa !!! 


Il chante le papy, mais il pêche et sa bourriche, après deux heures de ritournelles, commence à faire du poids au grand dam de mes amis qui commencent à trouver qu’il est en train de « leur faire la pige, à l’ancienne». Mais finalement ils ne lui en tiennent pas rigueur.

Au contraire, ils partagent sa bonne humeur et poussent aussi la chansonnette.
 José a fait quelques gardons et une belle brème.
Bernard a fait aussi quelques beaux gardons et il demande à Serge s’il se souvient du film « la belle équipe » et cela suffit pour que notre ami, imitant Jean Gabin, se remette à chanter:
 « Quand on s'promène au bord de l'eau,
Comm' tout est beau...quel renouveau...
Paris au loin nous semble une prison,
On a le cœur plein de chansons…
La la la la...
Un seul dimanche au bord de l'eau,
Aux trémolos, des p'tits oiseaux,
Suffit pour que tous les jours semblent beaux…
La la la…
Quand on s'promène au bord de l'eau »

Bernard à la canne fait quelques gros gardons, José au feeder également, mais au final, Serge fait une belle bourriche de petits gardons qu’il conservera pour ses « œuvres » :
Je vais les donner à ma copine dit-il l’œil égrillard.
J'ai fait ça en douce
Et j'ai connu sur le gazon
La grande secousse
Et le fameux petit frisson
Et lorsque j'ai chaviré
J'ai rien dit, rien soupiré
Mais j'ai caché ma frimousse
Afin de pleurer… en douce

Sacré Serge !


La préparation de Serge Imbert pour pêcher la carpe aux graines :

  • 3 mesures de graines de maïs
  • 1 mesure de graines de lupin
  • 2 mesures de chènevis

Il fait tremper les graines toute une nuit, il porte le tout à ébullition
le matin avec une dizaine de morceaux de sucre,
puis il laisse macérer pendant deux jours.

Serge esche deux lupins sur un hameçon n°2

Son record : une carpe de 22 kilos
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